Dans cette société en constante évolution, les remises en question sont devenues monnaies courantes. Une situation qui provoque évidement de grands débats.
La démarche pour répondre à cette invitation de remise en question m’impose d’autres constats que je ne pouvais passer sous silence, ni par peur d’être incompris ou d’être taxé d’anti.
L’une des constatations est, malheureusement, cette tendance à vouloir couper tout contact avec le « monde » parce qu’on en s’est séparé. Cette théorie se transmet d’une génération à l’autre sans qu’aucune personne ne puisse alerter les croyants du danger. Il est non seulement de passer à côté de leur mission, mais d’une perte d’énergie à vouloir accomplir une qui n’est pas la leur.
Et cette fameuse déclaration, « vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde », est souvent utilisée pour soutenir cette thèse. Cependant, cette affirmation de Jésus ne vise pas à abandonner les autres. Elle évoque plutôt une différence.
L’accent est mis sur une séparation qui est, avant tout spirituelle. Elle est marquée par les différences qui seraient visibles dans les attitudes, les habitudes, les comportements et les convictions.
D’où vient ce désir de vouloir couper le pont à tout prix?
Jésus lui-même veut le maintenir encore. En effet, dans sa prière d’intercession à l’Évangile de Jean, le chapitre 17, on peut relever au moins trois éléments qui démontrent clairement qu’il veut que les croyants gardent un certain contact avec le monde.
Premièrement, au onzième verset, il reconnait qu’ils sont effectivement dans le monde quoiqu’ils ne soient pas du monde. Et malgré leur non-appartenance, au verset 15, il prie le père de les préserver du malin, mais non, de les ôter du monde. Car, il leur a, lui-même, confié une mission en les y envoyant.
Ainsi, la volonté de garder un certain contact est palpable. Toute tentative contraire vise à garder l’interrupteur fermé afin que le monde puisse demeurer dans leurs ténèbres, puisqu’on est sa lumière, suivant Matthieu 5 verset 14.
De ce fait, j’arriverais, peut-être à comprendre l’utilité de couper tout contact avec le monde, si quelqu’un peut m’expliquer à quoi serviraient les lumières, s’il n’y avait pas de ténèbres?
Déjà, j’entrevois ceux qui s’opposent à cette perspective, utilisent les paroles de 2 Co 6.14 (quel rapport y-a-t-il entre ténèbres et lumière). Je suis du même avis qu’eux. Mais là où nos opinions se divergent, c’est que pour moi, être en contact, ce n’est pas entretenir une relation d’amitié, mais c’est gardé un lien afin de produire un effet escompté.
Donc, il est vrai que la lumière est là pour dissiper les ténèbres. Mais pour que cela soit possible, il ne faut pas qu’il y ait de l’isolement.