Les violentes tensions du mois
d’octobre en Ethiopie démontrent l’ampleur de la tâche qui attend encore le
premier ministre Abiy Ahmed, récompensé pour ses efforts en vue de la paix, par
l’attribution du prix Nobel.
Le 3 novembre, Abiy Ahmed a reconnu l’amplification de la
violence qui a coûté la vie à 86 personnes au mois d’octobre. Des églises ont
été brûlées, d’autres rasées.
Au coeur des tensions, ce chrétien engagé et proche des
milieux pentecôtistes tente d’apporter un message de paix et d’unité exprimé
par le concept de «medemer», qui dans la langue Amharic signifie «synergie», ou
«vivre ensemble».
En fonction depuis dix-huit mois, l’homme de 43 ans a déjà
opéré des changements significatifs: il a mis fin à une longue frontière de
guerre avec l’Erythrée, libéré des milliers de prisonniers politiques et nommé
des femmes à la moitié des postes de ses cabinets.
«Je vois Abiy comme
une réponse à la prière, s’est exprimé Frew Tamrat, principal du Collège de
Théologie Evangélique de la capitale. Il essaie de vivre en accord avec les
valeurs bibliques. Il prêche la paix, la réconciliation et le pardon.»
Néanmoins,
selon Christianity Today,
certains estiment que l’attribution du prix Nobel de la paix était prématurée.
Le premier ministre devra faire ses preuves dans un pays où l’on estime que 2,9
millions de personnes ont été forcées de se déplacer en raison des violences.
«Attendre des gens
qu’ils s’aiment les uns les autres simplement parce que le chef du pays leur
parle de ces sujets n’est pas réaliste»,
a commenté Tedla Woldeyohannes, un professeur de philosophie éthiopien de
l’université de Harris-Stove dans le Missouri.
Source :
Evangeliques.info
Crédit
Photo : Evangeliques.info