L’Irak est libéré de l’organisation État islamique, mais pas de la haine envers les chrétiens. Pourtant, ils espèrent participer à l’avenir de leur pays.
« Il n’y a pas de place pour nous ici. Nous sommes comme des agneaux pouvant être tués à tout moment », dit un représentant des chrétiens assyriens après le drame qui a frappé une famille chrétienne de Bagdad le 8 mars.
Ce sont les voisins qui ont donné l’alerte après avoir remarqué à travers la porte restée entrouverte le corps ensanglanté du docteur Hisham Shafiq al-Maskuni, 61 ans. À leur arrivée, les policiers ont découvert les corps poignardés de sa femme dans la cuisine et celui de sa mère à l’étage.
L’argent de la famille et des objets de valeur avaient disparu. Hisham et son épouse Shaza étaient médecins et travaillaient dans le même hôpital à Bagdad. Le couple chrétien et la maman âgée vivaient dans un quartier chiite de la capitale.
L’Irak sans chrétiens ? Impensable !
Crime crapuleux ou assassinat délibéré de chrétiens, ce drame intervient quelques semaines après que Samer Salah Addin, un jeune chrétien lui aussi, ait été abattu devant sa maison à Bagdad.
« Ces actes font partie d’un plan pour forcer les chrétiens à quitter le pays. Dans ce contexte d’oppression et de discrimination, la communauté chrétienne est particulièrement marquée par ces drames », ajoute un chrétien qui veut rester anonyme.
Un autre responsable d’église se veut rassurant : « Restons optimistes ! Dieu a utilisé la pression de l’organisation État islamique sur nous pour attirer de nouvelles personnes. L’église locale se renforce et finalement nous assistons à l’émergence d’une nouvelle communauté. »
Dans la plaine de Ninive aussi, la persécution a ouvert une voie et a relancé la foi des chrétiens qui, malgré les dangers, ont choisi de se réinstaller « pour que l’église locale soit les mains et les pieds de Jésus ».
Tout en se préparant à célébrer Pâques pour la seconde fois depuis le départ du groupe État islamique, ils sont désireux de rester pour voir le renouveau spirituel qu’ils attendent dans leur pays.
Crédit: Portes Ouvertes