Elia, pasteur kurde d’Irak, était l’un des orateurs de
notre Week-Annuel 2019. Voici son témoignage.
Elia est né en 1977 dans une région montagneuse du
Kurdistan irakien. Il a été élevé dans une famille musulmane sunnite. Après
avoir passé 10 années en exil en Iran, le jeune garçon a décidé de suivre six
années de théologie dans une école islamique :
«J’étudiais avec
profondeur le Coran et j’avais de plus en plus de haine envers les
non-musulmans. Je voulais m’engager dans des groupes islamiques politisés et
j’ai entretenu beaucoup de contacts avec les frères musulmans».
Elia essayait d’attirer le plus grand nombre de
personnes à l’islam mais au fond de lui-même, il était assailli par des
questions : «Si je fais tout cela,
aurai-je le salut? J’avais très peur de la mort! Je ne voulais pas mourir.»
Un conflit intérieur
Elia était interpellé sur les souffrances de son
peuple: 182.000 Kurdes enterrés vivant sous le régime de Saddam Hussein dont
5000 dans une villa à proximité de chez lui.
Il ne comprenait pas non plus certains paradoxes :
d’un côté, il entendait parler d’amour et d’un autre il était encouragé, en
tant que croyant musulman, à tuer les mécréants. Il ne comprenait pas pourquoi
il devait prier 5 fois par jour et devait terminer ses phrases par «tuez les mécréants».
Elia ne voulait tuer personne. Il pensait que si Dieu
avait créé des êtres humains, c’était pour leur donner la vie.
La prise de conscience du péché
En 2005, il s’est rendu dans une église où il est
devenu chrétien. Lors du Week-End annuel, il est venu demander pardon aux
chrétiens, en particulier aux Arméniens, pour les atrocités commises par le
peuple kurde :
«Je demande
pardon au Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et la bénédiction de la grâce de
Jésus sur mon peuple.» Il ajoute : «Si les Kurdes ont fait du mal, je pense que par la prière, au nom de
Jésus, ils deviendront une bénédiction.»
Une vie consacrée
Aujourd’hui Elia est pasteur dans une petite église
dans une ville du Nord-Est de l’Irak. Les membres de son assemblée sont tous
d’arrière-plan musulman. «Notre église a besoin d’un enseignement
profond de la parole de Dieu. Des personnes démunies vont passer un hiver rude, sans couverture, sans
chauffage… Au Kurdistan, on se rassemble mais on n’a pas de bâtiment, bien que
cela soit indispensable.»
Il termine : «Priez
pour le peuple kurde.» Plus tard, lors d’un atelier durant le Week-End Annuel,
Elia répond à la question: «Pensez-vous
un jour quitter le Kurdistan?»
Sa réponse est ferme et sans détour : «Jamais
je n’ai eu l’idée de quitter mon pays et je préfère mourir sur mon sol irakien
kurde en tant que chrétien plutôt que de venir en Europe. Dieu est
venu personnellement à moi, en Irak, au Kurdistan, dans ma maison. Pourquoi
devrais-je quitter l’Irak et venir en Europe, pourquoi ?
Satan souhaite que je quitte le pays mais moi je ne vais pas quitter mon
pays. Jamais je n’y ai pensé et je n’y penserai jamais. Dieu a un appel pour
moi sur mon sol, pour mon peuple. Jésus-Christ nous dit: “Là où tu es, Je suis
avec toi!”. Même si je suis persécuté, je reste sur mon sol. Je suis avec Jésus
en Irak, Jésus est avec moi. Je ne peux pas Le laisser. Pierre a dit: “Mon
Dieu, mon grand Roi, où irai-je? Tu as les paroles de la vie.” »
Choisir Jésus, le prix à payer
Quand Elia est devenu chrétien, sa famille intégriste
l’a rejeté. Son père et son frère lui ont cassé le nez à trois reprises. On lui
a jeté des pierres et son frère a essayé de le tuer.
Aujourd’hui, le père d’Elia accepte de le revoir mais
détourne son visage lorsqu’il essaie de l’embrasser. La femme d’Elia s’est convertie après avoir
vu son mari être transformé par l’Évangile.Auparavant, il
était jaloux et la battait.
Désormais, ils lisent la Bible en famille avec leurs
enfants dans la joie que procure le Saint-Esprit. Elia a participé à la
traduction du film Jésus dans l’un des trois dialectes parlé par les Kurdes.
Source et Crédit Photo : Portes Ouvertes