La famille d’un jeune chrétien tué par des policiers au Pakistan est dédommagée. Il s’agit d’une « victoire rare » selon des juristes.
Le cauchemar de la famille d’Arsalan Masih (16 ans) a commencé le 9 octobre 2017 à Sheikhupura, dans la province du Penjab au Pakistan. Les parents de l’adolescent chrétien venaient d’apprendre la mort de leur fils.
« Arsalan s’était battu avec des camarades de lycée ayant un lien de parenté avec un des policiers. Vers 17 heures, six policiers sont entrés dans la salle de classe. Ils ont emmené Arsalan à l’extérieur et l’ont frappé à coups de poing, de pied et avec la crosse de leur arme devant un grand nombre de témoins », rapporte l’ONG Portes Ouvertes.
C’est dans le fourgon de la Police qu’il a rendu l’âme après la bastonnade. « Arsalan est mort dans la camionnette, mais les agents du commissariat local ont refusé de nous laisser porter plainte contre ses agresseurs », raconte Mushtaq Masih, le père de la victime.
« Rare victoire »
Après avoir passé plus de quatre mois en prison, les six policiers coupables ont offert à la famille trois millions de roupies (environ 19 000 €). Le juge a accepté cet échange en vertu de la loi pakistanaise et a acquitté les six hommes accusés d’homicide, le 14 mars 2018.
Il s’agit, dans la logique islamique, d’une compensation financière versée à la victime ou à ses héritiers dans les cas de meurtre, de lésions corporelles ou de dommages matériels.
Ce dédommagement est connu sous le nom de « diya » (diyat au pluriel) dans le droit islamique.
« À ma connaissance, dans aucun cas de violence policière ayant entraîné la mort d’un chrétien, les auteurs ont été punis. Il s’agit d’une rare victoire pour nos avocats, qui ont veillé à ce que justice soit rendue à la famille », explique Shaheryar Gill, un juriste qui a aidé la famille dans cette affaire, cité par la même source.