Scandale de la marchandisation de l’être humain, au Nigéria, des
femmes sont détenues dans des « usines à bébés », où leurs enfants
sont ensuite vendus pour être adoptés illégalement, devenir esclaves, ou être
victimes de crimes rituels.
La police nigériane a libéré 19 jeunes filles enceintes âgées de 15 à 28
ans. Elles étaient maintenues, pour certaines contre leur gré, dans ce que l’on
appelle communément au Nigéria des
« babies factories », des « usines
à bébés ». La police a pu arrêter deux femmes suspectées d’être
impliquées dans ce trafic d’être humain. Une troisième est toujours activement
recherchée.
Selon l’agence Reuters, ces
jeunes femmes sont amenées de tout le pays dans ces maternités illégales. Elles
ont été retrouvées dans quatre sites différents en périphérie de Lagos, trois
maisons et un hôtel. Bala Elkan,
porte-parole de la police de Lagos, expose leur situation dramatique.
« Après
enquête, nous avons pu secourir 19 femmes enceintes (âgées de 15 à 28 ans) et
quatre bébés. Certaines ont été trompées, elles pensaient venir à Lagos pour
trouver un emploi et se sont retrouvées piégées. »
Diverses raisons amènent les jeunes filles dans ces « usines à bébés ». Certaines
pensent y trouver une ONG qui prendrait soin des femmes isolées. D’autres
viennent suite à la promesse d’un emploi dans la capitale économique, Lagos.
D’autres disent être au courant de la réalité. Le média Jeune Afrique précise
que certaines jeunes filles ne sont pas enceintes à leur arrivée, et évoque le
fait que, dans l’une de ces «usines»,
un jeune homme de 23 ans était employé pour « mettre enceintes » les jeunes filles.
L’une des
jeunes filles libérées par la police lors du raid du 19 septembre, témoigne de
sa situation. Envoyée par sa tante, alors qu’elle était tombée enceinte de son
petit ami, elle a subi un accouchement forcé à 7 mois de grossesse.
« Après trois jours de travail, la police a fait irruption
là-bas et a emmené tout le monde. Le bébé est sorti faible et est finalement
mort.»
À leur naissance, les bébés sont revendus, environ 760 euros pour les
filles, 1265 euros pour les garçons. Si Bala Elkan affirme que la police
n’arrive pour le moment pas à déterminer « à qui ou dans quel but ils étaient vendus», la réalité habituelle
est effroyable. Elle est décrite par Moïse Gomis via TV5 Monde.
Dix nourrissons seraient vendus chaque jour dans le pays. Certains sont
adoptés illégalement, d’autres mis en esclavage, d’autres sont victimes de
crimes rituels.
L’avocate
Ifeoma Ihiomu travaille auprès des jeunes filles de manière à les informer et
les protéger de cette réalité. Au Nigéria, une enfant de moins de 12 ans est
considérée comme une « mère porteuse
potentielle » par les trafiquants.
L’avocate
milite donc en faveur de ces « adolescentes
ou jeunes filles transformées comme une machine à concevoir des bébés et dans
la majorité des cas, contre sa propre volonté ».
Le trafic
d’être humain est l’une des plus importantes formes de criminalité au Nigéria,
juste derrière la fraude et le trafic de drogues. Les «usines à bébés», maternités illégales sont nombreuses dans tout le
pays.
Source : Infochretienne.com
Crédit photo : Infochretienne.com