Condamné à 6 mois de prison et 400 euros d’amende en
juin dernier, le propriétaire d’un bâtiment d’église en Algérie
comparaît aujourd’hui en appel devant le tribunal. Son épouse a
aussi été convoquée.
Le propriétaire
de l’église d’Azagher et son épouse subissent des pressions constantes de la
part des autorités algériennes. Ils passent devant la justice aujourd’hui.
L’Église a été scellée en octobre 2018
En février
2018, l’église a reçu l’ordre de cesser ses activités après avoir reçu une
lettre faisant état du non-respect des règlements de sécurité. L’église a fermé
ses portes jusqu’à ce que les améliorations demandées par le comité de sécurité
du bâtiment soient réalisées.
La direction de
l’église a informé par écrit le Wali (gouverneur) de l’achèvement des
améliorations requises et a rencontré les responsables municipaux
concernés. Malgré cela, l’église a été scellée par les autorités en
2018.
L’assemblée continuait à se réunir sous une tente
L’assemblée continuait à se réunir pour le culte sous une tente érigée dans la cour de l’église. En janvier 2019, la gendarmerie nationale a informé le propriétaire que la tente devait être démontée. Il a été convoqué plusieurs fois par la police.
Le 20 juin 2019, un tribunal l’a condamné à six mois de prison et à une amende de 50.000 dinars (environ 400 euros) pour avoir organisé une réunion de prière dans un lieu non autorisé selon l’ordonnance 03-06 régissant le culte non musulman. Il a fait appel du verdict. Le tribunal l’a convoqué aujourd’hui, ainsi que sa femme, qui l’assiste dans l’organisation du culte.
L’église en
question se nomme la «Ville de Refuge». Elle est située dans le village
d’Azagher près de la ville d’Akbou en Kabylie, à environ 180 kilomètres au
Sud-Est d’Alger. L’assemblée compte environ 400 participants et est active
depuis octobre 2013. Elle est membre de l’Église Protestante d’Algérie (EPA).
Depuis novembre 2017, une campagne contre les églises
Depuis novembre
2017, le gouvernement s’est engagé dans une campagne systématique contre les
chrétiens. Les églises affiliées à l’EPA ont été mises au défi de prouver
qu’elles ont des licences conformément aux exigences de l’ordonnance 03-06
réglementant le culte non musulman.
Cependant, le gouvernement
n’a jamais délivré d’autorisation pour un bâtiment d’église en vertu de cette
ordonnance, ignorant les demandes des églises pour régulariser leur statut. À
ce jour, une douzaine d’églises de l’EPA ont été scellées par le gouvernement.
Il y a quelques
jours, l’Union européenne a adopté une résolution appelant les autorités
algériennes à rouvrir les églises mises sous scellés.
Source et Crédit Photo : Portes ouvertes