Le 4 novembre 2014, un couple de chrétiens pakistanais
accusé à tort de blasphème était lynché et brûlé, sous les yeux de leur
fils. Depuis, les trois orphelins tentent de surmonter le drame.
En novembre
2014, un jeune couple de chrétiens pakistanais, Shahzad Masih, 26 ans, et
sa femme Shama Bibi, 24 ans ont été brûlés vifs et jetés dans un four par
une foule après que Shama ait été accusée de blasphème. Que sont devenus leurs
3 enfants?
Fillette de 4 ans à l’époque, Sonia répétait souvent en pendjabi: «Ils ont
brûlé maman et papa!» Mais c’est surtout son grand frère, Suleman, qui a été
traumatisé après avoir assisté à toute la scène.
Âgé de 5 ans à l’époque, il souffrait de cauchemars et appelait ses
parents la nuit.Aujourd’hui
encore, il est parfois perdu dans ses pensées.
Un nouveau départ pour les enfants
Les 3 enfants,
Suleman, 10 ans, Sonia, 8 ans, et Poonam, 6 ans, sont maintenant élevés en
ville par des membres de leur famille. Une organisation chrétienne les a
soutenus psychologiquement et suit leur scolarité dans un établissement
chrétien.
Paradoxalement,
la perte cruelle de leurs parents a permis aux 3 orphelins de briser les
chaînes du travail imposé aux enfants des familles pauvres du
Pakistan.
Le garçon et ses sœurs obtiennent de bons résultats à l’école, ont perdu
leur timidité et se montrent même taquins. Ils n’ont pourtant rien oublié de la tragédie.
Enfermés, battus et brûlés
Travaillant
dans une fabrique de briques, Shama et Shahzad Masih avaient eu un
différend avec leur employeur au sujet d’un emprunt (le peshgui*) que
Shahzad, alors enceinte de 8 mois, prétendait réglé.
Leur employeur
a alors enfermé le couple avant de l’accuser de blasphème pour avoir brûlé
des versets du Coran – en réalité des documents venant d’un parent décédé. En
une demi-heure, une foule s’est mobilisée, a libéré les deux chrétiens pour les
lyncher et les tirer vers le four.
En 2016, cinq
agresseurs ont été condamnées à mort. La sentence a été suspendu en appel.
Diverses peines de prison ont été infligées à 10 autres accusés.
*Le peshgi est
une sorte de «paiement sincère» que les travailleurs paient pour obtenir un
prêt, ce qui les tient souvent endettés envers leurs employeurs. Le peshgi
entretient un système de travail forcé.
Source et Crédit : Dawn et Portes Ouvertes