Sajih Masih est clair. Il a choisi de se jeter du quatrième étage des locaux du bureau fédéral des enquêtes (FIA), pour éviter d’accomplir un acte sexuel envers son cousin, Patras Masih, accusé de blasphème.
Le pire, ce sont les policiers qui lui ordonnaient de poser l’action.
Aujourd’hui, Sajih Masih est entre la vie et la mort. Mais il se rappelle bien de ce moment-là.
« Les responsables de la FIA m’ont demandé d’enlever le pantalon de mon cousin et de commettre un acte sexuel envers lui. J’ai refusé de faire cela. », rapporte le Pakistan Today, selon une traduction fournie par l’ONG Portes ouvertes.
« Je les ai suppliés de ne pas faire cela, ce qui les a mis en colère mais ils ont insisté. Je n’avais pas d’autre choix que de sauter par la fenêtre », explique Sajih, dans une vidéo, allongé sur son lit d’hôpital.
Une affaire de blasphème sur Facebook
Sajih Masih a été convoqué par des agents de la FIA parce qu’il aurait partagé sur sa page Facebbok une photo publiée par son cousin Patras.
Ce dernier s’est rendu à la police pour échapper à la colère de ses voisins qui exigeaient sa pendaison, car ils considéraient sa publication comme un blasphème au prophète Mahomet de l’Islam.
Les autorités policières réfutent les déclarations de Sajih. Ils soutiennent que la victime s’est jetée par la fenêtre par peur, tout en niant l’avoir frappé.
D’ailleurs, Sajih Masih est accusé de tentative de suicide par la FIA. Un crime passible d’un an d’emprisonnement. Le ministère de l’Intérieur Ahsan Iqbal a ordonné une enquête officielle.
Portes Ouvertes « indignées »
« Nous sommes profondément indignés par la brutalité, l’atrocité et l’humiliation infligées à ce jeune homme par des représentants de l’autorité civile pakistanaise. Dans cette affaire, la persécution extrême de cette minorité chrétienne éclate, une fois encore, au grand jour» lit-on dans un communiqué de Portes Ouvertes.