C’est le Nigeria qui détient à ce niveau le triste record des actes de persécution perpétrés contre les chrétiens dans le monde. Un véritable coup de massue sur la tête de Pasteur Nam, missionnaire apostolique centrafricain installé au Cameroun. Il a fait ses classes de futur serviteur de Dieu dans la ville de Lagos au Nigeria.
Pour l’homme de Dieu centrafricain, il s’agit d’un véritable « un paradoxe », compte tenu du « vent de réveil qui souffle pourtant dans ce pays qui au fil de temps est devenu pour nous un miroir dans l’exercice de la foi », contraste-t-il avec un brin d’étonnement.
Les formes de persécution perpétrées contre les chrétiens varient d’un pays à un autre. Au Nigeria par exemple, outre les cas de violations de la liberté religieuse s’ajoutent « les discriminations à l’éducation ou à l’emploi ».
En Égypte, ce sont « les cas de meurtres » qui prend le dessus, souligne le rapport 20234 de l’ONG Portes ouvertes sur les persécutions des chrétiens en Afrique. D’autres « expéditions punitives » qui « ciblent les chrétiens » sont développées par les extrémistes djihadistes dans d’autres pays du continent, a relevé l’Index de persécution mondial des chrétiens.
Il s’agit de faits « à peine croyables » pour le Pasteur camerounais, Nam qui pointe un doigt accusateur « sur les croyances traditionnelles » et « l’incrédulité » souvent « ancrées dans les mentalités dans nos sociétés » et qui expliquent « ses situations d’intolérance ».
Entre l’intercession et des actions en justice
À Yaoundé, la pilule de la persécution des chrétiens passe mal. Plusieurs chrétiens en solidarité avec leurs frères dans le monde n’ont pas attendu pour rechercher une solution à ce phénomène.
En effet, dans Matthieu 4 : 10, il est écrit : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ».
L’Apôtre Pierre nous prévient dans sa première épître éponyme, chapitre 4 : 12 « Bien aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver ».
Mais pour Joseph Yannick Atangana, « il ne faut pas tomber dans un laxisme » afin « d’accepter ce qui ne devrait pas ». Il est à la tête d’un groupe d’intercesseur dans son assemblée située à Yaoundé. « Nous prions pour les frères persécutés dans le monde. Mais nous pensons que des actions en justice lorsque les conditions sont réunies doivent aussi être menées », poursuit-il.
Une démarche que partage d’ailleurs Fabien Essomba qui au passage reproche « l’inactivité de certains mouvements chrétiens » à « dénoncer ces abus ». Pour lui, « ce n’est pas Dieu qui viendra agir à notre place ».
À Yaoundé, la persécution de chrétiens dans le monde a sonné une mobilisation. Conscientes des enjeux spirituels de ce phénomène, les assemblées chrétiennes, tout en compatissant au sort réservé aux saints dans le monde, recommandent un savant mélange de prières et d’actions judiciaires lorsque la nécessité s’impose auprès des autorités compétentes.